La Réunion (974)
Commune de Saint-Paul
Maîtrise d’ouvrage : SEMADER
Maîtrise d’oeuvre : Richez_Associés, (Architecte & Urbaniste mandataire), Berim (BET), ETC Massé, Ginger Environnement et Infrastructures, Codra, La Compagnie du Paysage
Surface : 200 hectares
Budget travaux : 32 M€
Mission : Dialogue compétitif
En préambule
L’urbanisme agricole : une ode pour un «retour à la terre» et une vie plus abordable pour tous
Le projet s’attache à tirer parti du mode d’habiter existant sur le quartier Sans Souci et à développer un nouveau mode d’habiter en imbrication et en adéquation avec le milieu source. La majeure partie des habitants du quartier étant en situation précaire, le rapport à la terre comme élément de production familial est au cœur des besoins. L’agriculture urbaine est existante et fait partie intégrante de l’identité et de la culture du quartier. Respecter ce postulat nous semble être le fondement de cet «urbanisme durable».
Pour en savoir plus
L’urbanisme agricole est réellement durable et élève le principe d’éco quartier à sa plus haute ambition car il a pour objectif :
- de respecter et valoriser un mode d’habiter existant habitué à tire profit du sol (ressources alimentaires) ;
- de maintenir la pleine terre et les cultures comme éléments identitaires du quartier ;
- de favoriser le maintien et le développement de l’agriculture urbaine comme vecteurs de lien social et d’entraide entre les anciens et nouveaux habitants du quartier (renforcement des liens communautaires) ;
- de maintenir des surfaces plantées et régulièrement réparties afin d’obtenir un certain confort thermique malgré la densification proposée.
L’objectif recherché est de proposer, quelles que soient les typologies de programme, un modèle d’urbanisme à la fois durable, productif et équitable. Face au contexte de crise grandissant et à l’augmentation progressive du chômage, le projet est à la recherche du mieux vivre pour tous et le mieux vivre ensemble en confortant le système d’entraide et de solidarité.
Quelles que soient les strates, l’agriculture en ville est rendue possible pour tous :
- les unités de jardins familiaux pour les petits collectifs des polarités ;
- les jardins potagers privatifs de cœur d’îlots pour les maisons groupées ;
- les jardins potagers de cœur d’îlot pour les parcelles privatives des lots à commercialiser.
L’ensemble de ces espaces voués à la petite agriculture du quotidien s’organise en arrière-cour des nouveaux programmes bâtis. Le projet tente au mieux de créer et quand cela est possible, des « cœurs agricoles productifs » regroupant à la fois des parcelles d’habitations existantes et des parcelles de programmes neufs. Cette conception subtile, qui s’apparente à un travail de « haute couture », tire parti de la connaissance du milieu et s’attache à organiser la densification du quartier de façon fine et imbriquée avec un territoire déjà habité.
Le modèle d’urbanisme agricole proposé s’inspire du village de Homes en Californie qui a mis en place le concept de la ville « comestible ». Ce concept peu développé dans le monde nous semble être fortement adapté et réaliste par rapport au mode d’habiter de ce quartier spontané habitué à tirer profit de la terre.